L'AMT contre la nomination des magistrats au sein du gouvernement
L’Association des Magistrats Tunisiens (AMT) s’est prononcée, dimanche, contre la nomination des magistrats au sein du gouvernement d’Elyes Fakhfakh.
Elle a appelé ce dernier à engager des concertations avec le Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) et les structures représentant les magistrats dans le processus de formation du gouvernement.
"La nomination des magistrats touche à l’indépendance de la justice qui doit être à l’abri de toute instrumentalisation politique", a souligné l’Association dans une motion, à l’issue de son conseil national, dont les travaux se sont ouverts, dimanche, à Hammamet.
A ce propos, l’AMT a appelé le Conseil supérieur de la magistrature à intervenir et à traiter la question au niveau intentionnel, d’autant qu’il a pour rôle de garantir l’indépendance des magistrats de l’ordre judiciaire par rapport au pouvoir exécutif.
L’AMT est revenue sur la nomination de certains magistrats au gouvernement de Jemli, estimant que cette nomination est contre le principe de séparation des pouvoirs comme elle remet en doute l’indépendance des ministres qui y sont proposés.
La désignation de plusieurs juges à la tête des ministères régaliens dans le gouvernement de Habib Jemli avait a suscité l’indignation de certains partis politiques et organisations de la société civile.
Ces réactions ont concerné notamment le juriste et porte-parole du Parquet et du pôle antiterroriste, Sofiène Sliti, alors désigné ministre de l'Intérieur.
Elles ont également visé l'ex-Premier président de la Cour de Cassation, Hédi Guédiri, alors choisi ministre de la Justice ainsi que le ministre qui était pressenti pour le portefeuille de la Défense Imed Dérouiche.
Des organisations comme la LTDH ont fait part de leu refus "catégorique" de la candidature du magistrat Imed Derouiche à la tête du ministère de la Défense nationale, qualifiant cette candidature de " provocante ".